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J'ai lu " Le livre que je ne voulais pas écrire "


Pourquoi il m’a tenté


J’ai entendu parler de ce livre par la presse. Elle racontait qu’une victime du Bataclan, un écrivain, Erwan Larher, avait écrit un livre sur ce soir-là. Cependant, si je n’avais pas lu cet article, il est presque impossible de savoir en regardant la première et la quatrième de couverture que ce livre aborde la terrible soirée du Bataclan. En effet, le titre est « le livre que je ne voulais pas écrire », et le résumé est le suivant :


« Je suis romancier. J’invente des histoires. Des intrigues. Des personnages. Et, j’espère, une langue. Pour dire et questionner le monde, l’humain. Il m’est arrivé une mésaventure, devenue une tuile pour le romancier qui partage ma vie : je me suis trouvé un soir parisien de novembre au mauvais endroit au mauvais moment ; donc lui aussi. »


Un soir parisien de novembre : c’est tout ce que nous donne l’auteur comme indice.


Mon avis


Si vous vous attendez à un livre larmoyant sur la soirée du Bataclan, passez votre chemin. L’auteur nous le fait comprendre tout au long de son livre : il n’a pas voulu écrire de livre sur le Bataclan, il a toujours refusé les demandes d’interviews (pressantes et intruisives) des médias sur ce sujet. Il ne voulait pas apporter son récit qui se rajouterait à « l’océan émotionnel sur lequel surfent les médias et la société du spectacle ». Il a pourtant écrit, plusieurs mois plus tard, à la demande de ses proches. Mais il ne se lamente pas sur son sort, il ne déteste pas les terroristes, il ne demande pas justice. Il fait preuve d’une remarquable intelligence, comme beaucoup de victimes d’ailleurs de ce soir-là. Des victimes qui ont réussi à pardonner. Sa vision peut tout d’abord étonner. Il ne fait pas de cauchemars la nuit. Ce qu’il regrette le plus est d’avoir perdu ses santiags. Il ne se sent pas coupable d’avoir survécu par rapport aux autres victimes. Cependant, tout au long du récit, nous comprenons sa vision. J’ai trouvé sa façon de voir les choses très très très enrichissante.


Un chapitre est très dur à lire. Je l’ai lu les larmes aux yeux, frappée par la dureté des détails sur l'attentat que je ne connaissais pas encore. Pourtant j’ai suivi presque « en direct » comme beaucoup de personnes le soir du 13 novembre BFTMV, j’ai regardé toutes les émissions spéciales et j’ai lu beaucoup de portait de rescapés et des victimes qui n’ont pas survécues. Mais je ne pourrais l’expliquer, la façon dont il a raconté les cris, les balles et la terreur des personnes dans le Bataclan m’a énormément touchée.


C’est un livre bouleversant, rempli de pudeur et d’amour. De l’amour il y en a, puisqu’ Erwan Larher inclut dans son livre, entre chaque chapitres, une vue externe, une « vue du dehors » de l’attentat. Ce sont ses proches qui témoignent en quelques pages : son ex, son père, sa copine, ses amis… Nous suivons avec eux leurs soirées du 13 Novembre, toutes plus différentes les uns que les autres. Certains se sentent coupables de s’être endormis, d’autres « sentaient » que tu était vivant. Certains sont restés debout toute la nuit, et tous pensaient à lui. Ils écrivent à l’auteur une déclaration d’amour et d’amitié.


Vous l’aurez compris, je le conseille à toutes les personnes curieuses de lire le récit d’un écrivain qui a survécu au le Bataclan. Au-delà de cela, c’est un formidable roman sur l’entraide entre les hommes, l’auteur décrit de multiples fois son admiration pour le personnel médical, et l’amitié après de terribles évènements. Il nous incite enfin, à mieux vivre ensemble. On ressort de ce livre profondément ému, et grandi.

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